Lancement de la session 2025 de l’Examen d’État, ce lundi matin au Collège Don Bosco de Masina, à l’Est de Kinshasa. Plus d’un million de candidats répartis sur tout le territoire congolais et dans treize centres à l’étranger entament une étape décisive de leur parcours scolaire, sous le regard attentif de la ministre d’État en charge de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu.
Pour la première fois dans l’histoire du pays, chaque diplôme d’État obtenu sera désormais accessible sur www.diplome.cd, une innovation portée par la technologie blockchain. Cette avancée technologique garantit l’authenticité de chaque titre, rendant toute falsification impossible. Un QR code sécurisé accompagnera chaque diplôme, offrant aux universités, aux ambassades, aux employeurs et aux titulaires eux-mêmes une vérification instantanée et fiable. Selon la ministre, ce dispositif ambitionne d’endiguer la fraude qui a longtemps miné la valeur des certifications académiques nationales.
« La fraude aux diplômes est un fléau que nous avons décidé d’éradiquer. Grâce à la plateforme E-Diplôme, chaque titre académique est désormais infalsifiable, traçable et disponible à vie. Un simple QR code ou un lien sécurisé permet aux universités, ambassades et employeurs de vérifier instantanément l’authenticité d’un diplôme, une innovation qui renforce la crédibilité de notre système éducatif à l’échelle mondiale. La RDC devient ainsi un précurseur des solutions publiques africaines utilisant la blockchain« , affirme Raïssa Malu, soulignant ainsi l’ambition du gouvernement de placer la RDC parmi les pays pionniers d’Afrique centrale dans la modernisation de la gouvernance éducative.
Ce tournant technologique s’inscrit dans une stratégie globale axée sur l’équité, l’intégrité et la crédibilité du système éducatif congolais. Face à l’ampleur du défi – plus d’un million de finalistes répartis dans 3.165 centres –, la ministre insiste sur la nécessité de repenser les fondements de l’enseignement national. Pour elle, il s’agit de refonder l’école congolaise autour des valeurs fondamentales, afin de garantir à chaque élève des chances égales et un accès équitable aux opportunités futures.
L’innovation ne s’arrête pas à la certification. Cette édition 2025 voit également la généralisation de la numérisation des inscriptions aux épreuves officielles, facilitant la gestion administrative et la traçabilité des dossiers. Autre nouveauté, l’introduction de S-Note Manager, une intelligence artificielle dédiée à l’assistance des correcteurs. Ce système automatise en partie le processus de notation, réduisant les erreurs et accélérant la publication des résultats, tout en renforçant la fiabilité des examens.
Dans son message aux élèves, Raïssa Malu a rappelé que l’Examen d’État dépasse la simple évaluation académique. « L’Examen d’État n’est pas seulement une évaluation. Il est aussi un acte civique, une épreuve de vérité. Soyez dignes de ces valeurs qui vous accompagneront tout au long de votre vie », déclare-t-elle, insistant sur l’importance de l’intégrité, de la responsabilité, de la persévérance et du respect des règles.
Dès la prochaine rentrée scolaire, une refonte des contenus pédagogiques sera amorcée, privilégiant l’approche par les situations. Ce nouveau modèle mettra l’accent sur le développement de compétences concrètes, mieux adaptées aux exigences du monde professionnel, en lieu et place d’une simple accumulation de connaissances théoriques. La session 2025 marque ainsi le début d’un processus profond de transformation du système éducatif national, visant à mieux préparer la jeunesse congolaise à relever les défis contemporains.
Hilaria KOSI




