Par Jeff Kosi, Entrepreneur, Rédacteur en chef de Startup-agenda.com
Le paysage africain des technologies de l’information et de la communication (NTIC) continue de susciter l’attention, et cette fois, c’est Mats Granryd, le Directeur Général de la GSMA (Groupe Spéciale Mobile Association), qui met en lumière la nécessité pressante d’investissements concertés de la part de toutes les parties prenantes pour stimuler la connectivité en Afrique.
Selon les prévisions de Granryd, le trafic de données mobiles en Afrique devrait connaître une croissance exponentielle au cours des cinq prochaines années, ce qui implique inévitablement des investissements massifs en capital (capex) de la part des opérateurs pour accompagner la transformation numérique du continent.
Pour répondre à la demande croissante des consommateurs, les opérations dans la région nécessiteront pas moins de 75 milliards de dollars sur les sept prochaines années, afin de déployer efficacement les réseaux 4G et 5G. Il est important de noter qu’actuellement, seulement 43 % de la population africaine est abonnée à la téléphonie mobile, soit près de 490 millions de personnes. Cette faible pénétration est principalement attribuable à divers facteurs, tels que le coût élevé des appareils, le niveau de littératie numérique et la disponibilité limitée de contenu en langues locales.
Granryd a souligné que la couverture du réseau mobile est, en grande partie, disponible pour la majorité de la population en Afrique subsaharienne, avec un écart de couverture estimé à seulement 15 %. De plus, il a mis en avant le fait que la transformation numérique de l’Afrique n’en est qu’à ses prémices, offrant ainsi un potentiel immense, particulièrement en tenant compte de la jeunesse de la population du continent.
Un exemple de succès remarquable dans le contexte de la transformation numérique africaine est le concept d’argent mobile, qui a été introduit il y a près de seize ans. Actuellement, le continent compte plus de 760 millions de comptes d’argent mobile enregistrés, générant environ 830 milliards de dollars de transactions chaque année. Bien que l’Afrique ait rejoint la course à la 5G plus tardivement, les déploiements s’accélèrent, avec près de 30 opérateurs dans 16 marchés prévoyant le lancement de services 5G d’ici septembre. Granryd a également insisté sur l’importance cruciale du spectre, en particulier des fréquences en bande basse et de l’harmonisation, pour favoriser l’abordabilité et l’expansion de la 5G.
En somme, l’appel de Mats Granryd met en lumière l’importance capitale d’une connectivité améliorée en Afrique, et il est impératif que toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements, les entreprises et les organismes internationaux, unissent leurs efforts pour faire face à ces défis et exploiter pleinement le potentiel des NTIC sur le continent. Le chemin est tracé, mais il reste encore beaucoup à faire pour réaliser cette vision prometteuse.
