La scène entrepreneuriale africaine, souvent associée à un dynamisme effervescent, affiche un ralentissement marqué au troisième trimestre de l’année 2023. Les startups technologiques du continent ont réussi à mobiliser un montant total de 492 millions de dollars en financement durant cette période, portant le cumul annuel à ce jour à 1,4 milliard de dollars. Cependant, ce chiffre reflète une chute vertigineuse de 48 % par rapport à la même période de l’exercice précédent, selon les données compilées par Disrupt Africa.
L’année 2022 avait vu une véritable euphorie en matière d’investissements, avec un total impressionnant de 3,3 milliards de dollars levés, soit une augmentation fulgurante de 55 % par rapport aux 2,1 milliards de dollars enregistrés en 2021. Néanmoins, cette effervescence a fait place à un climat bien plus morose en 2023, avec les 1,4 milliard de dollars accumulés jusqu’à présent, qui se trouvent être en retrait de 48 % par rapport à l’année précédente à la même période.
Les financements trimestriels, qui constituent un indicateur crucial de l’écosystème entrepreneurial, ont également subi un repli, avec seulement 1,2 milliard de dollars levés au cours du premier semestre de cette année, en net contraste avec la même période en 2022. Disrupt Africa, qui scrute attentivement la trajectoire de ces startups, estime que le financement global des startups technologiques africaines pour l’année en cours connaîtra une baisse significative de 54 % par rapport à l’année précédente, s’inscrivant ainsi dans la tendance mondiale de réduction des activités d’investissement.
Cette évolution, bien qu’inquiétante, doit être analysée dans le contexte actuel de l’entrepreneuriat africain, qui reste tributaire de multiples facteurs, notamment économiques et géopolitiques. Les répercussions de cette baisse drastique des financements sur l’innovation technologique et le développement des startups en Afrique continueront à être suivies de près par les observateurs du secteur. Reste à voir si cette tendance préoccupante sera de courte durée ou si elle préfigure un nouveau chapitre de l’évolution entrepreneuriale du continent africain.