Les startups africaines ont du mal à suivre le mouvement du Big Data, en raison du manque de moyens et d’infrastructures adéquates. Cette situation les pénalise dans un monde de compétitivité économique de plus en plus farouche, où le Big Data s’avère crucial pour optimiser la gestion de données et peaufiner le profil de la clientèle-cible. Les experts ont constaté que les startups africaines n’ont pas accès facilement aux données, car l’accès à Internet constitue le nerf de la guerre sous l’angle du marketing. Par exemple, le taux de pénétration d’Internet varie de 11,9 % au Togo à 60,0 % au Gabon. Cependant, la disponibilité, la qualité et la mise à jour des informations recherchées font souvent défaut sur l’ensemble du continent, ce qui amène à en déduire que les statisticiens, économistes, démographes, chercheurs et autres analystes ne sont pas suffisamment impliqués en amont dans la chaîne de valeurs du Big Data.
Lors d’un webinaire organisé par le Sommet Emerging Valley, les experts et dirigeants d’entreprise ont échangé des regards croisés sur les problématiques de la disponibilité des données à travers le continent africain et les pistes de réflexion pour que le Big Data permette à ces jeunes pousses de passer le cap de l’internationalisation dans de meilleures conditions. La conférence a souligné le fossé existant entre les startups africaines et leurs homologues européens, américains ou asiatiques en matière de collecte de données.
Birame Sock, fondatrice de Kweli, une plateforme B2B de mise en relation entre producteurs et acheteurs globaux, et de « Founder 5 », une structure d’appui aux startups à fort potentiel, a souligné que son expérience aux États-Unis lui a permis d’avoir accès à une pléthore de données sous différentes formes dans ce pays. Cependant, depuis qu’elle a démarré sa propre start-up au Sénégal, elle s’est vite rendue compte du fossé existant entre ces deux mondes. Elle n’avait pas facilement accès aux données lorsqu’elle souhaitait réaliser des études de marché, en vue d’analyser la concurrence, cerner les habitudes des consommateurs et aussi optimiser ses opérations internes.
Le problème principal dans la plupart des pays d’Afrique demeure l’accès à l’information. Les données ne sont pas souvent présentes sur Internet, a attesté Dario Giuliani, directeur de Briter Bridges, une société de conseil en innovation sur les marchés émergents. Pour aller chercher cette information, il faut élaborer des questionnaires ou des interviews auprès de ses interlocuteurs, avant de l’analyser.
Il est à noter que certains pays africains ont déjà des taux de pénétration d’Internet relativement « honorables », comme 60,0 % au Gabon, 56,7 % au Sénégal, 45,3 % en Côte d’Ivoire, etc. Cependant, la qualité et la mise à jour des informations recherchées font souvent défaut sur l’ensemble du continent, ce qui rend difficile l’exploitation optimale de la connectivité Internet pour les populations locales et les entreprises. Les taux de pénétration d’Internet peuvent également varier considérablement en fonction de la région, de l’âge, du niveau de revenu et d’éducation de la population.
En outre, certains pays africains connaissent encore des défis importants en matière d’infrastructures de télécommunications et de connectivité Internet. Le coût élevé des services d’Internet haut débit, les pannes fréquentes de réseau et les faibles débits de connexion sont autant de défis à relever pour assurer une connectivité de qualité pour les populations africaines.
Cependant, il y a des initiatives en cours pour améliorer la connectivité Internet en Afrique, telles que la construction de câbles de fibre optique sous-marins et terrestres pour améliorer la connectivité, ainsi que des investissements dans des infrastructures de télécommunications pour améliorer la qualité des services d’Internet haut débit. En outre, les gouvernements africains et les partenaires de développement travaillent ensemble pour encourager l’adoption de technologies numériques et l’accès à Internet à des prix abordables pour tous les citoyens africains.