Dans l’immensité de la République démocratique du Congo, un homme, Khalil Al Americani, dirige un géant des télécommunications, Vodacom Congo. L’histoire de son parcours est une illustration fascinante de l’entrepreneuriat en Afrique, où la connectivité numérique émerge comme un moteur de développement économique.
Un Chemin Pavé d’Expérience
Lorsqu’on évoque Khalil Al Americani, on découvre un homme dont la formation initiale en génie civil à l’Université Paul Sabatier de Toulouse et un diplôme d’études approfondies en génie civil de l’Université de La Rochelle semblent éloignés du monde des télécommunications. Cependant, dès le début de sa carrière, il s’est rapidement orienté vers la construction de réseaux, une première pierre posée dans la fondation de sa future carrière.
Il a gravi les échelons, passant du rôle de responsable de projets à celui de directeur de projets pour la construction de réseaux, avant de se plonger dans la planification de réseaux. Mais son esprit entrepreneurial l’a poussé plus loin, l’amenant à la transformation d’entreprises, puis vers des fonctions commerciales.
Son parcours l’a conduit à travailler dans divers pays, de la Guyane française à la République démocratique du Congo (RDC), en passant par le Nigéria et l’Arabie Saoudite. Ce voyage professionnel l’a préparé à son rôle actuel de directeur général de Vodacom Congo.
Vodacom Congo : Un Pilier des Télécommunications en RDC
Vodacom Congo, présent dans le pays depuis près de 21 ans, occupe une place prépondérante sur le marché des télécommunications. Avec une base de 21 millions d’abonnés, dont 6 millions utilisant la plateforme M-Pesa depuis une décennie, l’entreprise joue un rôle central dans la vie quotidienne des Congolais.
Le réseau de Vodacom s’étend sur les 26 provinces du pays, employant directement 1 100 collaborateurs et générant 500 000 emplois indirects. Leur part de marché sur la partie GSM atteint 35 %, mais leur objectif va au-delà de la simple croissance commerciale, visant à renforcer l’inclusion numérique à travers le pays.
Connectivité dans un Géant Forestier
La RDC est un territoire colossal, sept fois la superficie de l’Allemagne, et en grande partie recouvert de forêt primaire. La connectivité est un défi de taille. Actuellement, Vodacom couvre environ 60 % de la population en 2G, 39 % en 3G et 34 % en 4G. Pour surmonter ces défis géographiques, des projets d’extension de réseaux utilisant des technologies photovoltaïques et satellitaires sont en cours.
Cependant, Khalil Al Americani est réaliste : il sait que la route vers une connectivité totale prendra du temps, mais l’entreprise est déterminée à la parcourir.
Un Engagement en Faveur de l’Environnement
La forêt du bassin du Congo, le deuxième poumon vert de la planète, rend d’autant plus crucial l’engagement environnemental de Vodacom Congo. L’entreprise accélère sa transition vers les énergies vertes, alimentant plus de 800 sites à l’aide de panneaux photovoltaïques et de batteries autonomes.
En réduisant progressivement l’utilisation de groupes électrogènes, en digitalisant ses procédures, et en développant des projets électriques, Vodacom Congo aspire à atteindre un bilan carbone nul d’ici 2030. La certification ISO 50.001 est en ligne de mire pour concrétiser cet objectif.
La 4G : Passerelle vers la Révolution Numérique
La 4G est un élément central de la stratégie de digitalisation de Vodacom Congo. Avec un taux de pénétration des smartphones à 34 %, la 4G vise à étendre sa couverture partout où la technologie le permet.
Le passage à la 4G ouvrira la voie à une révolution numérique en RDC, renforçant la connectivité et offrant de nouvelles opportunités aux citoyens.
Des Défis du Coût de la Data en Afrique
L’un des défis majeurs en Afrique réside dans le coût élevé de la data. Selon l’UIT, un habitant de la RDC consacre près de 33 % de son revenu à la téléphonie mobile, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 6,6 %. Khalil Al Americani explique que les coûts opérationnels élevés, liés à la couverture nationale, aux infrastructures et à l’énergie, sont des facteurs contribuant à ce problème.
Cependant, des efforts sont en cours pour réduire ces coûts et améliorer l’accessibilité à la data pour tous les Congolais.
Investissement dans l’Infrastructure Nationale
Vodacom Congo investit massivement dans son infrastructure nationale, consacrant plus de 100 millions de dollars cette année aux réseaux radio, à la transmission et au cœur de réseau. Ces investissements sont essentiels pour répondre à la demande croissante de connectivité en RDC.
Innovation au Cœur de la Stratégie
L’innovation est le moteur de Vodacom Congo. Récemment, ils ont lancé Umoja, une solution destinée aux acteurs miniers. Cette plateforme permet aux clients miniers de rester connectés et d’accéder à des informations essentielles en temps réel, améliorant ainsi leur efficacité opérationnelle.
Vodacom a également développé Vodaeduc, une solution d’éducation gratuite qui donne accès à des contenus éducatifs de qualité pour des millions de Congolais. Ils investissent dans la formation des jeunes diplômés et encouragent les femmes à se lancer dans les carrières technologiques.
M-Pesa : Un Pilier de l’Inclusion Financière
M-Pesa, le service de transfert monétaire par mobile money, est une partie intégrante de Vodacom Congo, avec plus de 6 millions d’abonnés, représentant environ 55 % de parts de marché. Cette solution joue un rôle crucial dans l’inclusion économique et financière en RDC, en connectant la population aux services financiers.
Le Cadre Règlementaire en Évolution
La RDC travaille sur une nouvelle loi relative aux télécommunications, en collaboration avec les opérateurs comme Vodacom. L’objectif est d’augmenter le taux de pénétration d’Internet, d’accroître le nombre de smartphones, et d’allouer efficacement les fréquences pour stimuler l’industrie des télécommunications.
Khalil Al Americani et Vodacom Congo continuent d’être des acteurs clés dans la révolution numérique en RDC, démontrant que l’entrepreneuriat et l’innovation peuvent ouvrir des portes dans les environnements les plus exigeants. Leur vision d’une RDC connectée et prospère continue d’inspirer et d’éclairer la voie vers un avenir numérique brillant.
